Le Taro et l'Igname, base de l'alimentation

Le taro et l'igname sont des plantes à racines et tubercules qui font partie de l'alimentation de base du Vanuatu et de la Mélanésie. Ces 2 plantes pour lesquelles il existe de nombreuses variétés, contiennent beaucoup d'amidon, comme la pomme de terre. Le taro ( Colocasia esculenta ) est originaire d'Asie du sud et plus précisément de l'Inde. Quant à l'igname, en fonction des variétés, il provient d'Asie du sud et du sud-est, d'Amérique Centrale ou d'Afrique Centrale. L'igname la plus commune au Vanuatu est la grande igname ou Dioscorea alata. Les espèces ont été amenées soit par les hommes depuis 3500 ans, soit par les vents.
Le taro se reconnait généralement à ses grandes feuilles dites peltées. Le rhizome peut atteindre 70 cm par 60 cm. Le taro peut être reconnu avec différentes teintes : du blanc au rose en passant par le mauve. Le taro ou plus précisément son rhizome se mange après l'avoir fait bouillir. La cuisson fait tourner la chair vers le rouge, le violet le jaune ou le gris. Son goût se rapproche de celui de la pomme de terre et de la châtaigne. Quant à l'igname, le tubercule est généralement blanc ou jaune, parfois tirant vers le noir. On consomme l'igname cuit. En fonctionde la variété le cas peut être plus ou moins sucré, la chair est tendre ou farineuse, le gout se rapproche luis aussi comme le taro très généralement de la châtaigne.
Il existe plus de 1000 variétés de taro et d'igname au Vanuatu et au moins une quinzaine d'espèces. Cette diversité, entretenue et cultivée qui plus est, permet au Ni-Vanuatu d'assurer leur sécurité et leur diversité alimentaire. C'est la technique du bouturage qui permet le développement et le maintient de cette bio-diversité. Les sols connaissent ainsi une rotation des cultures, chaque igname ou taro offre des qualités gustatives différentes, les récoltes sont étalées, etc. Un bel exemple d'agriculture raisonnée. à l'autre bout de la planète. Selon le Cirad, la mixité des cultures, assure la protection contre les pathogènes, une meilleure utilisation des sols et des radiations solaires, une meilleure résistance à la sécheresse pour certaines plantes, un étalement des récoltes dans le temps et un régime alimentaire plus varié.
Chaque ni-Vanuatu consomme chaque année près de 350 kilos de taro, igname et un peu de manioc, ce qui fait de lui le recordman du monde !